« Mon nom est Abdel Salam, je suis né dans le camp de réfugiés de Rafah à Gaza. Ma famille me racontait tout le temps comment ils ont été évacués en 1948, des histoires gravées en moi, devenues des souvenirs et des photographies. Mais maintenant je suis aussi devenu moi-même une histoire. »
To my father, réalisé en 2009, confirme le talent d’Abdel Salam Shehadeh, qui a travaillé dans le monde entier comme réalisateur, cameraman, technicien du son et journaliste pour de nombreuses télévisions et agences de presse comme Reuters, la BBC, la TSR, la TV japonaise, Arte,… mais aussi pour le Programme de Santé Mentale à Gaza et pour former de jeunes cinéastes à l’Université de Birzeit en Cisjordanie, à Gaza à l’Université Al-Aqsa et dans le cadre des projets de Shashat Women Cinema.
De 1999 à 2009, il est le directeur général de production de l’agence de presse Ramattan News Agency Palestine, basée dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie. En 2009, les bureaux ont été fermés en raison de ce que l’équipe de direction a décrit comme des violations répétées et la contrainte exercée par Al-Jazeera.
Abdel Salam Shehadeh a réalisé plus de 15 documentaires, bien reçus dans les festivals de cinéma internationaux et souvent primés, sur des thèmes comme la violence contre les enfants et ses racines, l’héritage pour toute une génération de l’humiliation, les bombardements israéliens sur Gaza, l’eau, les femmes. On peut citer Human rights are women’s rights (1998), The Cane (2000), Debris (2001), Rainbow (2004) et son dernier film To my father (2009) dont Abdel Salam Shehadeh ne possède plus qu’un DVD, le master ayant été détruit par les bombardements israéliens.