Comment les cinéastes palestinien-ne-s restituent une histoire saccagée?
Modération : Riccardo Bocco, professeur à l’IHEID
Ce siècle d’histoire nous ramène à la source du conflit en Palestine, lorsque le gouvernement britannique décide d’instaurer un Foyer national juif en Palestine. Officiellement, la déclaration de Lord Balfour scelle le sort de la Palestine.
Pour retracer les bouleversements que ce projet colonial va entraîner, les historiens disposaient jusqu’à ce jour, outre des archives officielles, d’une quantité exceptionnelle de récits et de témoignages. Qu’en est-il des archives audiovisuelles, qui participent aussi de la reconstitution historique ?
Dans les années 1970-1980, des cinéastes palestiniens et arabes ont choisi un langage cinématographique assurant le contrôle de la représentation des PalestinienNEs. Une majorité de ces films a été volée, parfois détruite, en tout cas séquestrée par l’armée israélienne, depuis l’invasion du Liban en 1982.
Plusieurs réalisateurs, dont Kais Al-Zubaidi, Azza El Hassan, Mohanad Yaqubi, ont directement travaillé sur le « cinéma révolutionnaire palestinien », tout comme Khadijeh Habashneh, directrice des Archives de l’Institut du Cinéma Palestinien de 1976 à 1982. Ils ont essayé d’en reconstituer les archives. L’historienne israélienne Rona Sela y a également contribué en révélant l’existence des archives audiovisuelles de l’OLP détenues par l’armée israélienne, mais dont l’accès est interdit aux PalestinienNEs.
La Table ronde réunira des cinéastes qui ont travaillé à la restitution de l’histoire du peuple palestinien, pour nous interroger sur :
- L’apport des images d’archives audiovisuelles
- L’utilisation des archives comme moyen de «faire preuve»
- Le recours à ces images dans le débat historiographique sur le conflit israélo-palestinien
- L’absence d’archives audiovisuelles palestiniennes étatiques: un véritable «mal d’archives»