édito

Palestine : filmer c’est exister (PFC’E) a été créé en 2012 avec l’idée de donner la place au regard, à la créativité, à l’humour, aux convictions et aux espoirs des cinéastes palestinienNEs. Après s’être rallongé d’un jour l’an passé, PFC’E, cette année, propose une séance de rediffusion au Spoutnik et s’installe au cinéma Oblò à Lausanne, pour trois soirées.

Les Rencontres cinématographiques PFC’E ont lieu donc en 2017 du 23 au 29 novembre.

Actuellement, les associations de solidarité avec le peuple palestinien organisent toutes sortes d’évènements qui nous replongent à la source du conflit en Palestine. Alors que, au sein des Rencontres cinématographiques, nous nous posions la question d’aborder ce sujet, nous avons été surpris de constater que plusieurs cinéastes palestinienNEs avaient réalisé ces dernières années des films qui ont justement pour sujet l’histoire palestinienne.

1917 – 2017 : Comment les cinéastes palestinien-ne-s restituent une histoire saccagée?

2017 marque 100 ans de la Déclaration Balfour (1917), 70 ans du vote onusien sur la partition de la Palestine (1947), 50 ans de la guerre des Six jours (1967) et du début de l’occupation militaire israélienne d’une partie des territoires palestiniens. PFC’E montre une partie des changements vécus par la société palestinienne pendant ce dernier siècle. En ressuscitant les archives oubliées, pointant du doigt la disparition et le pillage de bibliothèques privées, de collections de photos et de films, les cinéastes palestinienNEs contribuent à la réécriture du passé pour interroger le présent, tout en restituant au peuple palestinien son Histoire. Cette 6ème édition évoque deux périodes considérées particulièrement importantes:

La Palestine du Mandat britannique (1920-1947). La documentation cinématographique relative à cette période s’est enrichie au cours des deux dernières décennies. Les cinéastes palestinienNEs convoquent les mémoires à travers l’histoire de la radio de Jérusalem, les récits de médecins et de diplomates français en poste à Jérusalem, les images des pionniers du cinéma palestinien au Caire, ou encore des photos de famille à Gaza.

« Le cinéma révolutionnaire palestinien ». Entre 1965 et 1982, un groupe de jeunes PalestinienNEs, ont choisi de contribuer à la lutte du peuple palestinien au sein de l’OLP par la réalisation de films permet- tant de se réapproprier l’image et le récit d’un peuple en lutte. Une grande partie des archives et des films produits durant cette période par les Unités du Film palestinien de l’OLP a été détruite ou volée, notamment lors de l’invasion israélienne du Liban en 1982. Des cinéastes palestinienNEs, partiEs à leur recherche à travers le monde, en ont retrouvé des copies et les font revivre par un montage d’extraits.

Les autres films de la programmation 2017 apportent, chacun à leur façon une page de plus à l’écriture de l’histoire palestinienne jusqu’à aujourd’hui. Et PFC’E a eu un coup de cœur pour un « objet étrange » dans la production cinématographique palestinienne, qu’il souhaite partager avec son public : Standstill.

Pour cette 6ème édition, PFC’E présente 17 films. Il est heureux d’accueillir 6 cinéastes palestinienNEs. Et de contribuer à la reconnaissance de l’histoire du peuple palestinien, occultée, spoliée, niée.

Bienvenue à Khadijeh Habashneh, Kais Al-Zubaidi, Nasri Hajjaj, Abdel Salam Shehadeh, Mohanad Yaqubi et Raed Duzdar !

Comité PFC’E
Novembre 2017